Mais l’indien – Poésizanie

1966

Horizons débouchés
À la hache du souvenir,
Regard et patience
Dessinent la colline.

1966

Je ne suis qu’une feuille
Ballottée par les circonstances
Épaisse comme un vertige
En habit d’armure.

1966

Le nuage dépose la pluie ;
Nos passages nettoyés
Libèrent nos empreintes
Du piège de l’ego.

1966

L’épreuve prouve
La teneur de nos vies,
L’art recouvre
L’impuissance des conscients.

1966

Lâchées dans le désert,
Les certitudes rassurent.
Mais l’indien est assis
Qui veille.

1966

Hommes et femmes
Ont eu leur chance,
Mais la sagesse
A préféré les chats.
Ce sera pour la prochaine fois
Se dit le cosmos.

1966

Le maître pose le pied
Sur la pierre ;
Il ne détient rien
Que l’horizon vertical
Du regard de l’autre.
Piédestal
À l’aube du moment.

1966

Au pied du corps
Le pont s’ouvre à la circonstance
Balayé par un pétale de rose
Comme un signet
Sur ce livre ouvert.

1966

Le héros fait des ronds dans l’eau
Et respire le parfum d’Eros
Dans la brume du hasard égaré.
Religare.

1966

À peine couché
dans la plaine immaculée,
Le mot retentit dans la peine,
Conçu pour maculer
La trépidante culpabilité.

1966

Sur ces fronts
Le respect tisse des liens
Dont seul le temps connaît
L’imprudente origine.

1966

La couleur de l’instant
n’a pas d’archétype.
Sous le souffle de la rétine mouillée,
la mémoire intrinsèque
purge le silence animal
du temps fossilisé.

1966

Guerrier du mystère tranquille
Aux frontières des énergies cosmiques,
C’est dans l’âme fébrile qu’il reconnaît
La transparence des cordes.

1966

À l’ombre d’une forêt de bambous,
la quête du vivant retient son souffle
pour mieux dessiner l’écho de l’univers.

1966

Chaque pas est en demande d’horizon
mais l’indien sait que l’horizon
n’a pas de côtés.

1966

Le cercle quantique retentit
dans le vallon de l’âme
comme un florilège de métamorphoses
que personne ne soupçonne.

1966

Mais l'Indien © 2006
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