Volutes dévalisées

 1966

1966

Éphémères fulgurances,
Dont le souffle de l’ombre
Permet le souvenir.


1966

1966

L’esprit du poète vagabonde
De frontières en misères,
Médusé par les consciences en rade.


1966

1966

De l’aube au crépuscule,
Des âmes minuscules
Tentent la survie.


1966

1966

Ailleurs
Toujours ailleurs,
Comme si la mort
Poursuivait le meilleur.


1966

1966

Alluvions d’illusions trempinent
Au bord du tamis mouillé de larmes
Où se reflète la lumière dorée.


1966

1966

Quand les idées molles
Réduisent les rêves en miettes,
La poésie ramasse les morceaux
À l’appel du coucou.


1966

1966

Le poète crève de donner
Des paysages à entendre
Au commun des immortels.


1966

1966

Sur le sentier,
Une brindille attend
La fuite du faon.
Destin de l’inconsolable.


1966

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Déviée par la peur,
La case enferme l’esprit pantin
Dévot par cœur.


1966

1966

Une scie coupe la poire en deux,
Pour que les pores de la peau
Gouttent les sens et prennent l’air
Avant de cicatriser leur prison.


1966

1966

Vautrées dans la lumière,
Trois pommes de pin
Éclatent de mystère ;
La résine colle à l’âme
De ceux qui marchent creux.


1966

1966

Prisonnier de si peu de silence,
L’Occident versant dans la fuite
Retrouvera sa raison
À trois mètres sous terre.


1966

1966

Grâce du chat
Qui ne demande rien.


eee

Liberté du poète
Dans la solitude
De son univers
La conscience légère.


1966

1966

Une flottille de confusions
Rêve de larguer les amarres
Vers le pays du simple.


1966

Un mot de trop
Et le vers se vide.


1966

1966

L’horizon,
Cette discussion sans fin
Entre le ciel et la mer.
Le fixer ôte la peur d’être soi.


1966

1966

Être dans ou sur les nuages,
La meilleure place
Pour pressentir l’avenir.


1966

1966

Interlude de silence
Seconde d’apaisement
Sens du souffle.


1966

1966

Un papillon de nuit a vu le jour,
Il décore ma mémoire
Quand la lumière baisse.
Un papillon de jour a vu la nuit,
Il trône dans mon tiroir
Quand la lumière s’éteint.


1966

1966

L’esprit en friche
Se fiche de sa géographie ;
La secrète démence
Sécrète sa philosophie.


1966

1966

Mange la poussière
De tous tes sens,
Elle nourrit
De la reconnaissance.


zzzz
ssss

D’éthériques volutes
Accompagnent l’instant
Jusqu’aux portes de la quête.
Épuisé de s’accrocher au temps
Le souvenir tombe la veste.


1966

1966

Par-delà les montagnes
La route du solitaire
Transperce le pouls
De la matière.


1966

1966

L’affre offre son cas au divan
Dans une danse du ventre
Où le dit vain divise
La vindicte symbolique.
L’arbre offre son corps au vent
Dans une danse chamanique
Où le vivant organise
Le divin orgasmique.


1966

1966

Une pensée s’épanouit
Au son de la profonde quiétude,
Un geste naturel surgit
Le présent est déjà finitude.


1966

1966

La vague prend son élan
Entraînée par l’une
Elle pousse l’autre,
Et la vie continue
Au murmure du sable rafraîchi.


1966

1966

Le vent d’Ouest est un ami,
Il chasse les pensées
De l’amer vers l’éther.


1966

1966

Cratère d’ignorance
Où se dressent les murs.
La honte n’étouffe aucune religion,
Passe ton chemin, colombe.

1966

1966

Volutes dévalisées © 2003
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