Résistance – I

 

De l’art et du silence,
de la nature sans mensonge.
Filer enfin vers la transe
qui vous porte et vous éponge.

Loin de l’algorithme pervers,
pléonasme et autre symptôme,
l’univers appartient à l’idéaliste
qui rêve et persiste.

L’esprit se désagrège
sous le progrès, qui allège
les neurones des sectes
de ceux qui se connectent.

Déformé dès la lumière.
Devant Soutine tourmenté,
passer derrière le son de l’ère
pourrisseur d’intégrité.

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Dans l’embrasure du souvenir
Les rêves avaient du goût.

Demeurez fiers, ô menhirs
Bientôt l’eau à vos pieds
Déversera nos erreurs.
Mais vous resterez debouts
Quand nous aurons disparu
Imbus.

Alors vous boirez nos fantômes
De regrets disséminés
Par des dogmes
Morts-nés.

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Ne pas renier l’invisible
De l’esprit invincible.
Sous le toit de l’enfance
L’envol des circonstances
Tricote une route sans but.

Mais l’incertain prend fin
Au vol des bernaches,
Les révoltés du destin
Résistent avec panache.
Que la vérité enfin chahute !

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(© février 2019)


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Esprit critique en déroute
Dérouté par l’âme écocide
de sociétés iniques
où chaque lendemain
devient liberticide.
Doute.

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Cerveaux reptiliens,
jamais rassasiés,
continuent de creuser leur décrépitude.

Vasseaux de l’espèce,
dont l’alalie éructe un monde perdu
sans sourciller.

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L’ego amoureux de lui-même
Abrite les vautours drogués d’effroi
Innocents pléonasmes fuyant l’incendie.
Tétanisés, se changent en caillou, pétrifié.
Quelle posture, quel regard ?
Se dit le zèbre aux abois.

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Les nouveaux arrivants s’emportent
Et tourne le vent.
Par la fenêtre, les rêves en cohorte
Crient leur colère pressée.
Ici et maintenant.

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Le temps n’a d’échéance que pour le commun
L’étendue de son angoisse
Lui ferme toute conscience partageuse.
Il est son propre ennemi.

 

(© Avril 2019)


 

Corps agressés par l’ère
Particules non-élémentaires
Bouche-trous déterminants,
Au détour d’un rayon solaire
L’azur disparaît dans l’embrasure.

À vos masques, sapiens sapiens
Coincés dans l’avenir
Cultivons les questions,
Le pire se fiche des pétitions.

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(© mai 2019)


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On
On ne
On ne peut
Hélas
Plus attendre
L’inconcevable.

Le lointain des livres
Les plus noirs
S’ouvre sans scrupule,
La nuit sera folie
Mais cette fois
Les armes sont affûtées.

La résistance agonise
De n’avoir rien prévu
Quand la pieuvre dévalise
Jusqu’au poète déjà nu.

Le cri de la mouette
Sonne l’heure de la tempête !

 

(© juillet 2019)


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On a beau gratter les souvenirs
Ils passent sans contradictions.
La mémoire du soupir dessine
Dans les circonvolutions
Des dimanches blancs
Comme une seiche.

Croire est tout ce qu’il reste
Au résistant du moment.
Dans la pénombre de l’incertitude
Le jour venu a toujours une aube.

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La saison résiste à la suivante,
La couleur change de raison,
Les gourous de sortie
Ont un goût de mépris.

Mais la bibliothèque intime
Se souvient des mots réfléchis.
Alors la lumière dans le miroir
Raconte une autre histoire.

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Cynisme à toute heure de l’ère,
Emballé dans un dédain durable.
Restent les copaux du cœur
Sentant l’instinct acceptable
Dans les décombres pervers
Du bagou ensorceleur.
Puiser encore dans la nuit rêvée
L’utile et l’espoir de la beauté.

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(© septembre 2019)