Atrophie reptilienne


1966


Idées à listes

Faire des listes d’idées
Quand on est idéaliste,
Sert à passer le temps,
Du temps à rêver.
Car la définition même
D’un idéalisme
Est qu’il est hors d’atteinte
De son vivant,
Et même après.

C’est ce qui fait le charme
Des idéalistes,
Leur désespoir aussi.
Heureusement la Terre est ronde,
On peut faire pipi dans les coins
Pour se soulager de nos larmes
Le temps des désillusions,
Au moins.

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Le rêve défoule

Le déchet neuf,
Investi dans un désir vitreux,
A remplacé la révolte ;
La boîte à l’ego,
A lissé les colères
Comme le bruit du cargo
Dans la houle.
Et le fuel des foules
Coule comme leurs rêves.

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Ô homme de peu d’éducation
Que crève ton arrogance
Telle une déjection
Prise de suffisance.

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Gestes futiles
Serrés dans l’uniforme.
Mais le vin met à nu
Dans l’idylle du sillon,
Pluie diforme
De paroles
Quand la vie
Est si simple.

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La fièvre de l’horreur
Façonne la misère
Sème le malheur
Du prisonnier de l’ère.

L’esprit suiveur
A perdu sa fronde
Face à tout l’or du monde
Devenu un leurre.

Dilution des esprits
Pollution d’envies
De cons que l’on prie
De n’avoir qu’une vie.

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Format thé

Sans surprise, le temps file
Entre les pattes du pou ;
Voir le vide se profiler
Au dépend du nous.

Formaté à la pensée de 17h
Ôtez ce thé que je ne saurais boire
Avec lait de vache, sucrette
Ou autre citron à facettes.

Pensée de façade
Édulcorée dans l’éducation
Dont il ne reste que le nom ;
Acquis remis en cause
En attendant l’estocade.

Plus personne ne défile
Pour de bons mobiles,
On enfile le format
Comme il se doigt…

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