Poussez poussez l’escarre,
Les champignons priés
D’aller vivre ailleurs.
Dans l’antre de l’ère dollarisée,
L’ensemble crie chacun chez soi.
Au bord du bois entaillé,
La pelouse bientôt en béton
Renvoie l’écho du néant.
Mitage à tous les étages,
Sur les anciens silos, les lotis
Terrassés par l’oubli,
Encombrés des normes
De l’ère précipice. Faux-semblant.
Le songe des hommes,
Rongés par la peur. Errants.
Folie dans l’herbe,
Mobiles immobiles
Jouent à qui perd perd.
La mort gagne toujours.
L’ermite dans le bois
Doit déguerpir avec la nature
Torturée par un mythe sans âge.
Pas de remord pour les conquérants.
« Pouce, pouce », se dit l’enfant
Dont le ballon brise la vitre du voisin.
Le nanti, désarmé de patience
Met en joue, tire.
Les colombes de l’après rougissent
Dans le journal du lendemain.
Ô pleurez, pleurez, mes déracinés,
L’ère du mitage ne s’arrêtera jamais.
Qui dit mitage dit routes, puis ronds-points, ralentisseurs, panneaux, bornes, puis zones commerciales. Bruit, laideur et pollution.
Épuisement.
Domestiquer la nature n’est pas un dû. Quand vous n’aurez plus que votre treillis en plastique pardessus lequel pleurer, ne venez pas m’envahir de vos regrets. La Terre aura déjà renoncé à vous pardonner.