Résister à la pensée enterrée.
Résister au démembrement de la terre.
Déterrer une larmichette d’humanité.
Le festival de Cannes est une vitrine où tout et son contraire offrent une vision exarcerbée de la société humaine. Du plus futile au plus intéressant, du plus crétin au plus sensible, se côtoient en moins de quinze jours.
Ainsi, lors d’une petite conférence de presse en marge de ce rendez-vous annuel, le réalisateur Radu Mihaileanu résume hélas parfaitement notre état à la fois de sidération et de déni – mais aussi de junkies pour beaucoup finalement – et dit-il, « on a abandonné ce que nous sommes (…). Mais on n’a pas trente ans (devant nous, ndt) pour revenir au « bio » de la pensée » :
« Dans cette histoire de l’humanité folle, il est clair que la croissance, la consommation, c’est révolu. (…) C’est mort, c’est révolu. Et on ne doit pas s’avouer vaincus de savoir réinventer un modèle de société…«
Le mur, on se l’est déjà pris.
Le mur de livres illustrant ce billet métaphorise ce qui doit être la source de résistance : la création, la connaissance, le partage, le rêve.
L’art, les amis, l’art – dont la poésie ! –, reste le rempart à toute forme de désensibilisation.
Résistons.
Même si l’humanité a franchi le rubicon,
et que nous sommes au moment où l’orchestre du Titanic continue de jouer…
La terre va résister à notre inconscience.
C’est déjà pas mal.