Joy Harjo n’est pas si connue de ce côté-ci de l’Atlantique.
Trouver sa place plusieurs décennies après la tragédie est encore et toujours une gageure pour tout Améridien.
La poésie de Harjo est aujourd’hui reconnue aux États-Unis.
Un de ses poèmes que je préfère est celui de l’aigle, qu’elle a écrit en 1990 : eagle poem
Tout est dit, en saluant au passage la beauté de la nature, symbolisée ici par un aigle.
Si les indiens (« d’Amérique » donc) aimaient la terre, c’est pour toute la richesse naturelle qu’elle apportait. Et s’ils respectaient la terre, c’est parce qu’ils savaient qu’ils en avaient besoin ; que leur survie en dépendait.
Et c’est ce que les colonisateurs conquérants d’hier et les surconsommateurs d’aujourd’hui ont depuis longtemps oublié, fustigé, rejeté, laminé.
La densité de population, l’accès aux besoins vitaux primaires, l’éducation, la culture, la place des femmes, la justice sociale, autant de chapitres cloués au pilori par le tsunami « profit« .
Lire Harjo est une joie sans mots, justement parce qu’elle a réussi à transcender cet héritage.
Merci aux éditions Globe d’avoir sorti en France son dernier livre Crasy Brave.
Joy Harjo
Son interview du 10 janvier 2020 sur France Culture
Joy Harjo ou l’esprit de poésie
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