Cette semaine, une amie bretonne (la même qu’ici), m’a offert un cadeau de Noël : un livre mêlant poésies et reproductions de gravures par la même auteure, Marie-Françoise Hachet-de Salins.
C’est le genre de surprise qui mine de rien vous fait découvrir – au travers d’une petite maison d’édition (L’enfance des arbres) – une forme de poésie discrètement sensible.
La sensibilité qui s’en dégage en effet renvoie, pour ce que j’en ressens en m’y plongeant, à la poésie japonaise.
Peut-être parce qu’il y est question de portes. Mais l’invisible, l’absence, la transparence sont aussi présents, sur des chemins de quête.
Secrets, doutes ; discrétion du silence à l’état pur où l’instrospection tente de se révéler, par petites touches, page après page. Les illustrations des gravures qui accompagnent ces vers sont autant de mystères me faisant pénétrer dans une conception de la gravure abstraite des plus créativement intéressante.
La « réalité » d’une œuvre ne se retient que parce qu’elle passe par le chemin que l’on choisit pour elle, afin de la faire parvenir jusqu’à notre intimité profonde.
J’aime les collages. J’ai par ailleurs toujours aimé le travail difficile de la gravure, ayant été plus habituée à des sujets concrets comme les œuvres de Brigitte Solberg, une amie de la famille*, ou encore celles de Yan Verrimst.
Je dois dire que cette résonnance entre les mots et les gravures abstraites – mais terriblement réèlles – qui les côtoient, cheminant comme une conversation où se cherche l’indicible, se dévoile parfaitement et sensiblement dans Certains Matins.
Certains cadeaux sont précieux : des partages comme je les aime.
* Bande des Métiers d’Art, après être passée à l’Atelier Charpentier (ou à « La grande Chaumière »), au début des années 50 : tels Dulis, Thomas-d’Hoste, Mertens, Ropion, Le Nestour (qui épousa Ropion), Broutin, etc.