Une définition est toujours personnelle et Char s’en charge ainsi :
« La fonction de la poésie est de maintenir cet affrontement des contraires, d’en recueillir la souffrance et le fruit. »
« Le poète transforme indifférement la défaite en victoire, la victoire en défaite, (…) Magicien de l’insécurité, le poète n’a que des satisfactions adoptives. Il convient que la poésie soit inséparable du prévisible mais non encore formulé. »
« En poésie, c’est seulement à partir de la communication et de la libre disposition de la totalité des choses entre elles à travers nous, que nous nous trouvons engagés et définis, à même d’obtenir notre forme originale et nos propriétés probatoires. »
In L’âge cassant :
« Je suis né comme le rocher, avec mes blessures, sans guérir de ma jeunesse supertisieuse, à bout de fermeté limpide, j’entrais dans l’âge cassant. »
« L’intensité est silencieuse, son image ne l’est pas. J’aime qui m’éblouit puis accentue l’obscur à l’intérieur de moi sous une nuit sans ornements. »
Source : https://www.youtube.com/watch?v=tjz0fC6QCX0
Dans En trente-trois morceaux et autres poèmes, René Char nous éclaire de sa vision à la fois transparente et pleine :
« J’admets que l’intuition raisonne et dicte des ordres dès l’instant que, porteuse de clefs, elle n’oublie pas de faire vibrer le trousseau de formes embryonnaires de la poésie en traversant les hautes cages où dorment les échos, les avant-prodiges élus qui, au passage, les trempent et les fécondent. »
(…)
« Le poète ne peut pas longtemps demeurer dans la stratosphère du Verbe. Il doit se lover dans de nouvelles larmes et pousser plus avant dans son ordre. »
(…)
« Le poème est l’amour réalisé du désir demeuré désir. »