Chiyo Ni, l’affranchie

Certains connaissent mon amour pour Li Po, le si sensible trublion de Chine.
Or au Japon, malgré l’indécrottable Bashō loué de tous, une « disciple » a réussi discrètement à trouver la voie, sans la suffisance…

Le sel rassure nos sens. Illumine nos papilles.
Mais au rythme de la facilité, le confort nuit.
Il se trouve une poétesse que je chéris :
Japonaise de son temps vivant, Chiyo-ni
A traversé la poésie, en être libre.

Vaincre l’intranquillité, dévorer la solitude
Chercher le meilleur de la nuit
Trouver plus qu’une luminosité.
Devenir, pour habiter
La simplicité du monde.

96 haïkus parsèment ce beau recueil atypique. Avec un résumé de sa vie en introduction. Tous me touchent. Voici celui de la page 84* :

Quel que soit l’habit qu’on porte
il est élégant
Quand on contemple la lune.

 

*Chiyo Ni, bonzesse au jardin nu, éditions Moundarren.
moundarren.com