En évoquant son Carnac, Guillevic
Bêche la terre brute et tranquille en
Monologue mozaïque, dont la sobriété
Rejoint la retenue des rêveurs.
Une poésie brodée de sensibilité,
De vasière couleur bruyère
De ciels gris en peau de sable.
Des mots rugueux au gré des jours,
Sous le varech, ensevelis
Par des marées contrariées et
Des rochers qui dorment la nuit.
Le nuage pleure son grain
Au fond de la baie miroir.
Soudain, une aiguille de pin
Retrace un parfum matinal,
L’ajonc tend sa chevelure dorée
Le long du chemin coutumier,
Le climat dérange le galet
Après mille ans de solitude.
L’écume qui répand son sel
Picote l’espoir des âmes perdues.
Le courage d’accueillir l’horizon
Qui vous prend dans ses bras,
Humblement mais fièrement
Au pied du menhir taiseux.
Le mystère du soir qui descend
Rassure le témoin de son vivant.
Lire aussi « Un monde anti-sphérique
Photos : courtesy of ©Catherine Maury-Le Goff