Le silence des souvenirs

 

Foulée et refoulée, la Nature n’a plus rien de naturel
Les décennies s’enfilent, marquées par le déni.
Encore combien de mots dans le cri du soir
Silencieux, comme le souvenir.

Le touriste repu de sa journée superficielle
Laisse dans son dos des oiseaux sans voix.
Seule la nuit soudain se souvient
De l’instant des jours à soi.

Aspergé de patience,
L’Asperger attend la nuit,
Pour sortir ses gris-gris
Verre de vin, vers divins.

Dans l’ombre des souvenirs,
Le silence n’a peur de rien
Défiant l’heure tardive
Entre deux métaphores.

Arrive enfin la délivrance,
Insouciance éthérée
Au cœur du pléonasme
De l’errance mise à nu.