L’air de la plaine enivrerait Jim.
Mais soudain le silence,
Aussi poreux que les abîmes.
Le doute plane, la confiance
Est passagère de l’instant.
Canis Lupus, prend garde au pygargue
Qui te nargue hors pleine lune.
Parce que ton intransigeance est un risque
Conserve ta prudence opportune !
Quelques années avant de s’en aller vers d’autres cieux, discuter avec les algues et autres crevettes, mon papa* me répétait souvent « l’audace de l’aigle et la prudence du loup« , formule que je traduisais alors par l’attitude à avoir en toute circonstance, dans la vie.
C’est seulement depuis peu que je fais mienne cette notion-passation, dans la mesure où je vois (à ma façon) ce qu’elle signifie.
De là à pouvoir la mettre en pratique, il y a un temps pour tout, surtout celui de conserver la moindre humilité.
Le lieu, le temps (le timing) et le pas, déterminent l’expérience et ce qui permet de vivre et d’écrire chaque instant de sa vie.
Sans l’abeille la vie dépérirait. Mais sans le loup, l’écosystème de cette planète unique en son genre, serait bancale. L’équilibre ne tient jamais à grand-chose. Le déséquilibre mène souvent à la perte.
Un son plutôt qu’un autre et nous voici transportés au lieu-dit où la note bleue se prend pour une déesse.
Dans le prisme du regard se joue ton destin. Où naviguer en eaux troublées demande des cordes solides et une manœuvre au piano des plus sincères. Tous les pianistes sont des marins. Et tous les marins sont des chefs d’orchestre ; le silence les honore.
Que l’on soit né aigle, que l’on soit né loup, que l’on soit petit d’homme, où que l’on vive, « l’eau, c’est la vie », ne l’oublions pas.
« J’ai déjà reçu le pouvoir qui gouverne mon destin, Je ne m’accroche à rien, pour n’avoir rien à défendre. Je n’ai pas de pensées, pour pouvoir voir. Je ne crains rien, pour pouvoir me souvenir de moi-même. L’Aigle me laissera passer, serein et détaché, jusqu’à la liberté. »
(Carlos Castaneda, avec ou sans champignons)
* Merci à lui pour avoir eu le courage de nous plaire.