Le ballet de l’aube

Dès potron-minet, à l’heure où les chats dorment encore,
Les moineaux déploient un incommensurable ballet de joie.
Pour en jouir, il ne faut pas seulement se lever aux aurores,
Mais ouvrir le troisième œil, au plus profond de soi.
Les échos cuicuitant, les arrêts fréquents, les envols soudains,
Autant de ballets auditifs ou visuels jusqu’au rituel du bain.

Là, sur la terrasse, dans la cour ou sur un balcon, un réservoir
Où l’eau fraîche devient piscine naturelle et source de liberté.
Les familles ont le silence et la fraîcheur matinale pour elles,
Le temps d’un instant, avant l’arrivée de la chaleur du ciel,
Avant surtout le déploiement affirmé de l’inhumanité,
Bruyante, polluante, aveugle, sourde et sans espoir.