Le dégoût de l’égo

Depuis plus de dix ans, les réseaux ruissellent d’égos dans un flux éphémère où chaque mot revient à parler de soi.

Répondre, commenter, approuver, féliciter, autant de clics cachant l’espoir d’être remarqué. Se sentir exister à travers un petit cœur par-ci, un petit coup de gueule par-là. Vouloir à tout prix être aimé, partager son expérience, donner son avis, histoire encore une fois de parler de soi. L’indécence à son paroxysme.

Une nausée happe le visiteur de passage qui ne comprend pas et n’en peut mais de ces écranisés dont le bruit virtuel revient à tapiner. Tout y est si dégoulinant. Tant la peur de disparaître semble les paralyser.

Tout n’est que surface et ces faux miroirs en transe ne les rassurent jamais.

Avides de reconnaissance intéressée, certains posts évoquent parfois des notions telles que l’humilité, alors même que la discrétion est antinomique d’un « réseau social ».

Les data centers se frottent les mains de ces défécations permanentes. Mais l’environnement se prend en pleine poire la détresse de ces nombrils. Le boomerang est déjà en route.

Heureusement que rien n’a d’importance. Un jour, le soleil cramera la Terre et l’espèce humaine avec elle. Risible.

En attendant : déconnection, libération, respiration, élévation.

 

Plante en photo : « Nombril de Vénus », appelée aussi Ombilic (comestible !)