Pessoa a une approche qui m’enchante car elle fait référence au rêve auquel il confère une place centrale, comme le faisaient d’ailleurs les Indiens d’Amérique.
Ainsi écrit-il :
« Vis ta vie. Ne sois pas vécu par elle. Dans la vérité et dans l’erreur, dans le plaisir et dans l’ennui, sois ton être véritable. Tu n’y parviendras qu’en rêvant, parce que ta vie réelle, ta vie humaine, est celle qui, loin de t’appartenir, appartient aux autres.
Tu remplaceras donc ta vie par le rêve, et tu ne te soucieras que de rêver à la perfection. Dans aucun des actes de la vie-réelle, depuis l’acte de naître jusqu’à celui de mourir, tu n’agis vraiment : tu es agi ; tu ne vis pas ; tu es seulement vécu. Deviens aux yeux des autres un sphinx absurde. Enferme-toi mais sans claquer la porte, dans ta tour d’ivoire. Et cette tour d’ivoire, c’est toi-même. »
Fernando Pessoa, In Le Livre de l’Intranquilité
Quelle que soit l’époque, quelle que soit l’errance,
Les rêves vieillissent avec nous et nos idéaux.
Ne rien attendre,
Simplement jouir du soleil qui éclaire ton pas sur le chemin.
Cela tombe bien,
Il est impossible d’apprendre la nature entre quatre murs.
« Le vieux Lakota était un sage. Il savait que le cœur de l’homme éloigné de la nature devient dur. Il savait que l’oubli du respect dû à tout ce qui pousse et ce qui vit conduit également à ne plus respecter l’homme. Aussi maintenait-il les jeunes sous la douce influence de la nature.«
Standing Bear (Machunahzha), chef indien
« Mes jeunes gens ne travailleront jamais. Les hommes qui travaillent ne peuvent rêver. Et la sagesse nous vient des rêves. »
Smohalla, chef Indien Sokulls
Quelle que soit l’histoire, quel que soit l’espoir,
Les rêves vieillissent avec nous.
Ne rien prétendre,
Simplement remercier la pluie qui nourrit la terre.
Cela tombe bien,
Il est possible de danser pour elle.