Une Chine des poètes entre monts et démons

“Que la Chine des poètes revive” est le titre du rêve que l’on a envie de faire à chaque lune.

Dans un précédent post, j’évoquais Li Po (Li Bai), rêveur et poète d’une Chine de son époque, certes pas facile, mais différente de celle de Liao Yiwu.

Liao Yiwu : quand comprendrez-vous à qui vous avez affaire ?

Cette ère m’est bien ardue à supporter. En réalité, particulièrement depuis les années 2000, où d’un côté un vide sidéral a remplacé les neurones par toujours plus de lois liberticides issues de décrets pondus par des incultes, et où de l’autre la réflexion a rendu l’âme à la fois face au “divertissement”, cet écraseur de culture, et face aux technologies éprises de vitesse. La rentabilité et le profit étant les deux mamelles du monde humain, l’ego en prime.

Nous n’en sommes pas au niveau totalitaire d’un pays comme la Chine. Pas encore. Mais cela n’empêche pas certains de lui acheter sans scrupules le dernier gadget, ou d’autres de signer des accords économiques. Qui la boycotte aujourd’hui ? Et est-ce possible à 100 % ? Encore difficile. Seuls la volonté et le temps…

(Regard intéressant sur la question.)

Quel que soit le profil à l’origine de l’action (un peuple, un pays, une région, une communauté, un individu seul), la démarche de prédation est l’acte le plus démoniaque qu’une conscience humaine peut déployer.

Tout meurt ou se recycle. Chez certains pourtant, le pouvoir reste l’ultime jouissance aussi addictive que le sucre ou autre substance, n’engendrant chez ces profils que mépris et absence d’empathie pour tout être vivant croisé sur leur route.

Oui, le poète* d’Asie ou de partout d’ailleurs, a pour vocation insensée d’être visionnaire ; et il l’est plus souvent qu’à son tour, sans même s’en rendre compte.

On peut toujours espérer. Rêver et résister étant la plus réaliste des intentions comme le prouve Liao Yiwu. Le poète vivant ne souhaite pas remonter le temps, mais juste gravir à nouveau la montagne pour avoir le droit de respirer.

Les vers d’un poète ne peuvent changer le monde, mais ils peuvent aider à le supporter, en attendant le prochain.

 

* Aussi bien peintre, dessinateur ou calligraphe.